Comment renaitre de ses cendres par Humberto Leon et Carol Lim.


-Bonjour, vous avez reçu le sweat avec le tigre brodé ? 
-Non il est en rupture de stock interplanétaire.




Voilà ce que vous pourrez entendre si vous appelez n’importe quelle boutique Kenzo dans le monde sans un patronyme qui en jette. La faute à qui ? Deux nouveaux designers à la tête de la marque : Humberto Leon et Carol Lim. La maison s’enlisait dans le métissage et les flowers exubérants, survivant grâce à son parfum à l’époque d’Antonio Marras (l'ancien directeur artistique).



Humberto et Carol sont deux Californiens, déjà connus pour leur concept store Opening Cermony. Ils rassemblent dans cet espace : nouveaux designers, grands noms de la mode et pièces vintage. Un large panel d’objets de désir glanés au cours de leur nombreux voyages de Tokyo à New York en passant par Londres et Paris. Des jeunes travellers avec un sens du business, parfaits pour raviver une marque qui se meurt.
Le duo arrive à la direction artistique de Kenzo en 2011 pour les collections Spring/ Summer 2012. C’est alors un vent de fraîcheur qui s’abat chez Kenzo. Les boutiques font peau neuve, les défilés aussi. Les deux designers veulent retrouver l’énergie des débuts de la marque lancée en 1970 par Kenzo Takada. On retrouve la Jungle Jap sous toutes les coutures, à base d’imprimés animaliers, de couleurs vives et de tigres en folies. Le tout avec une justesse qui ne tombe jamais dans le ridicule ni l’excès.

Élevés dans les centres commerciaux, un parcours snobant les grandes écoles de mode et les stages chez Dior ou Yves Saint Laurent, Carol et Humberto semblent être deux autodidactes ayant développé un 6° sens pour le cool et les affaires. Exemple flagrant : leurs collaborations avec New Era et Vans. Casquettes, baskets et artistes contemporains, what else. Vous pouvez donc pour 50 à 90 euros recevoir un accessoire stylé griffé Kenzo. Et la collaboration continue, avec de nouveaux imprimés. Des prix plus accessibles et des visuels forts (le fameux tigre brodé) pour un succès assuré.


C’est Kenzo, c’est coloré, c’est jeune et totalement prémédité par Bernard Arnault et ses copains. Une renaissance orchestrée pour vous tirer du fric, certes, mais au nom du style on pardonne. 

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