Hula-Looper





Qui n'aime pas Joseph Gordon Levitt ? QUI N'AIME PAS JOSEPH GORDON LEVITT ? On ne peut pas ne pas aimer Joseph Gordon Levitt. Transpirant la coolitude, Jojo est l'hipster de films pseudo-indie de la Fox (500 Days of Summer), mais aussi le mec qu'on voit dans les blockbusters les moins beaufs, à savoir Inception précédemment et Looper aujourd'hui.

Looper, dans le résumé, c'est tout ce qu'il y a de plus SF puisqu'il s'agit de délires temporels. Apparemment, dans soixante ans, les mafias et gangs ne pourront plus tuer personne tranquilou à cause des nouveaux systèmes de traçabilité, donc ils renvoient les cadavres pourris trente ans avant (génie matheux mood : donc dans trente ans par rapport à aujourd'hui) pour que les "loopers" les butent à coup de tromblons. 

Salut je bute des mecs dans des champs de blé. Tout va bien.

Dit comme ça, ça ressemble effectivement à ce que la SF a de plus beauf, mais allez le voir sans honte parce que finalement, il est vachement prenant et complexe. Et que métaphysiquement, un film avec Joseph n'est jamais nul. Ici, il joue Bruce Willis version trentenaire et surprend : les mimiques parfaitement imitées, la voix grave, la triple couche de make up et le travail numérique font qu'on ne reconnaît plus le doucereux Jojo de 500 Days of Summer. Ses lèvres sont affinées et son nez abrupte : c'est un nouvel homme.

Joseph en mode vénère

Et tout ça commence avec la voix off du narrateur qui parle de sa vie de merde de tueur à gages. Classique. Plusieurs actions s'entremêlent (courses poursuites dans les champs de blé façon La Mort aux Trousses et scène de Kalashnikov à la Call of), pendant deux heures et demi le rythme est soutenu et notre souffle coupé. 

Le film mène une grande réflexion sur l'identité et la liberté que dispose un individu pour se déterminer. Là est ce qui distingue Looper d'un film de beauf : pas de manichéisme ici. Le bad boy n'est peut être pas aussi drogué qu'on le croît. C'est un meurtrier qui dénonce son pote pour du fric mais aussi un personnage incroyablement touchant et fragile, de par son regard sur le monde, une Amérique dévastée aux allures de pays du tiers-monde. 

Haletant, Looper vous rend captif de tout ce qu'il veut raconter : la perdition d'un homme et la repentance d'un autre, transformé par l'amour de sa femme. Et pendant deux heures, c'est une boule que vous aurez au fond de la gorge. 

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