Parce que les années 2011 et 2012 ont été plutot mouvementées en production électronique, je me dois de faire un top 10.
Sorrow – Art is Dead
J'ai découvert Sorrow dans un magasin
de chaussures et j'ai pas honte de le dire. C'est lent et appuyé
puis en dehors du fait qu'on a l'impression d'écouter le même
morceau pendant tout l'EP, c'est franchement cool. Quel bon critique
je fais.
Para One – Passion (Marble)
Quatrieme album pour le français Para
One. C'est de la bonne Dubstep mais pas trop stéréotypée, plutôt
raffinée, avec un clip qui vous vend du rêve. Donc tout les
amateurs de gros « WOB WOB WOB », passez votre chemin.
Y'a vraiment de la super recherche de samples, y'en a même qui m'ont
chatouillé l'oreille ( si si, j'vous promet). Passion respire bien,
c'est hétérogène mais le soucis c'est ce coté un peu « gnagnan »
genre funky love songs un peu clichées (assumé, visiblement) et ça
agace un peu. Genre beaucoup, même. Et si ce n'est pas votre cas,
c'est que votre oreille est mauvaise, voilà c'est dit.
Kuedo – Severant
Premier album de Kuedo, qui vient juste
après un EP fort sympathique (Dream Sequence). La première fois que
j'ai écouté Severant, je me suis cru dans un film futuriste. Ça
ressemble à personne, c'est très froid (même glacial) et
hypnotisant. Du coup c'est un peu le marathon pour écouter l'album
d'une traite, le truc est tellement chargé qu'on a besoin
d'aller faire la sieste tous les deux morceaux.
Ifan Dafydd – Treehouse (Push&Run)
La rumeur, au début, c'était qu'Ifan
était en fait James Blake sous un autre nom. Fallait vraiment
être un abruti pour y croire, pas vrai
? Enfin bon, Treehouse c'est un excellent single sauf qu'en fait
c'est tout simplement frustrant puisqu'on a déjà eu le temps
d'écouter quarante fois les deux morceaux sur Youtube avant que ça
sorte sur un support physique...
Holy Other – Held (Tri-Angle Records)
Holy Other ou l'homme qui porte une
serviette sur sa tête pendant tout un live. Ce type a une méthode
de production de vrai bonhomme: sur scene, pas de macbook, tout est
basé sur un principe de « looping » (le fait de faire
des boucles avec des sons) et on le reconnaît entre mille. Apres son
EP (With U), sorti en 2011, j'ai eu l'impression d'attendre cet album
toute ma vie et maintenant qu'il est là, bien qu'il soit monstrueux,
je trouve qu'il a tendance à tourner un peu en rond. C'est
malheureux parce que le type c'est un peu enfermé dans un univers
qui finira par stagner assez vite.
Bobby Womack – The Bravest Man of The
Universe (XL Records)
Ouais j'ai décidé de considérer le
dernier Womack comme un album électronique parcequ'on va pas nier le
fait que c'est à 70%, bah... électronique quoi. Un peu à la
manière de Gil Scott-Heron, Bobby a su trouver une manière élégante
de se moderniser tout en gardant sa finesse et sa sensibilité. The
Bravest Man of The Universe est un album très fort en émotion, même
avec Lana Del Rey en featuring...
TNGHT – TNGHT (WARP)
Rien ne vaut l'association de deux mecs
bien badass, Lunice et Hudson Mohawke, pour vous démonter les
oreilles à coup de basses ultra brutales. L'EP est aussi intense
qu'une course poursuite avec un troupeau d'éléphants. Ecouteurs
pourris s'abstenir.
Clark – Iradelphic (WARP)
Ça commence à devenir couillu, tout
ça ! Perso, j'ai toujours trouvé Clark un peu médiocre avant
Iradelphic. C'est vraiment de la folie, cet album ! Un gros Moog, des
grosses caisses et une grande sensibilité. Parce que oui, dans
Iradelphic on ressent tout les tourments et les émotions de
l'artiste, c'est hyper fort. On passe du morceau chargé, joyeusement
bordélique et rentre-dedans (Secret) à un autre qui n'ira jamais
plus loin qu'un seul et unique riff de piano émouvant, simple mais
efficace (Black Stone). J'en ai presque la larme à l'oeil, dis donc.
James Blake – James Blake (R&S
Records)
Je suis pas sur d'avoir besoin de dire
quoi que ce soit à propos de cet LP, mais quand même: Je pense que
l'écoute de ce dernier est encore plus intéressante lorsque l'on
connait les antécédents du bonhomme. Beaucoup ont découvert Blake
à la sortie de son premier album et c'est bien dommage: de Air and Lack Thereof à CMYK (je parle bien des EPs et non pas des morceaux en eux-même), on
sent qu'il se rapproche doucement de cet LP, qu'il s'assagit, sa voix
est de plus en plus en avant. Et par conséquent, quand on écoute
son album éponyme, on a vraiment l'impression d'entendre le fruit
d'une progression et de nombreuses années de travail et c'est juste
parfait.
Gil Scott-Heron & Jamie XX –
We're New Here (Young Turks)
La crème de la crème: Jamie Smith a.k.a Jamie XX, percussionniste
chez The XX mais aussi le père de Far Nearer, ce morceau où l'on
entend un sample de Janet Jackson tout le long sans jamais le savoir.
Salaud !
C'est son premier album, qui est en
fait l'album remixé de Gil Scott-Heron – I'm New Here, mort peu de
temps après sa sortie. We're New Here (vous avez compris l'intérêt
du « We », je suppose) est d'une subtilité sans nom,
tout est remixé sans être remixé et tout est neuf sans l'être.
Dés le premier morceau (I'm New Here) on est déjà sous le choc,
averti par ce qui va nous tomber sur la gueule: des grosses basses,
du sang et des larmes.
Des morceaux qui traumatisent, comme NY
Is Killing Me: « Mais quel est le rapport avec l'original ?? »
absolument aucun. Le mec réinvente carrément le morceau, c'est 100%
assumé et tout simplement magnifique, d'autant plus que Gil
Scott-Heron est mort à New York, quoi de mieux pour rendre un
morceau mythique ? J'ai des frissons à chaque fois que je l'écoute.
Cet exagération dans les basses, la simplicité déconcertante dans
les claviers, ces samples de voix de femme qui donnent une tonalité
presque triste mais intense: Bref, c'est pas dans le top 1 pour rien
!
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